Innover, c’est d’abord un état d’esprit.

Et si on arrêtait de réduire l’innovation à des inventions high-tech ou futuristes ? Et si l’innovation réinventait aussi le quotidien ? On prend le temps de se poser la bonne question : comment innover, vraiment ? quelle posture adopter pour libérer l’innovation et faire émerger ces idées qui bouleversent notre monde ?

Observer le monde autour de nous, questionner ce qui semble évident, déconstruire l’existant. Pas besoin de réinventer la roue, mais d’écouter, comprendre et proposer une réponse qui fait sens. Parce qu’au fond, innover, c’est chercher à répondre à une problématique. Ça commence souvent par une petite idée qui révolutionne le quotidien. Benoît Payard l’a bien compris : sa voiturette gonflable AirNAM, gagnante du Concours Lépine 2024, se plie et tient dans un sac. Simple, mais brillant.

Et si on intégrait l’innovation au quotidien ? Changez de perspective en 5 états d’esprit.

Mood innovation, activé ! Innover passe par le travail de votre perspective et votre manière de voir le monde. Car on en est convaincu : l’innovation est accessible à tous et partout ! On a dégagé pour vous 5 états d’esprit qui peuvent vous donner le déclic et semer les graines de l’innovation :

  • Osez l’inconfort et la remise en question : c’est classique, on innove quand on connaît une situation de crise ou de frustration.
  • Faites preuve d’humilité et d’écoute en adoptant une posture d’apprenant pour observer, comprendre et répondre aux besoins.
  • Mettez-vous en mode « curiosité active ».
  • Collaborez avec les autres : l’émulation collective est un accélérateur à innovation.
  • Intégrez le fait que vous ayez un droit à l’erreur. Tester, échouer, recommencer.

Boîte à inspirations : le secret de l’innovation serait-il dans l’hybridation des méthodes ?

La liste des méthodes d’innovation est longue. Et elle en dit long aussi sur notre besoin de trouver la recette qui fonctionne. Mais ce serait trop simple, non ? Est-ce que la réponse ne résiderait pas plutôt dans l’hybridation des méthodes ? C’est en tout cas le pari que nous faisons au Connecteur et au sein de notre programme d’open innovation Pionniers. Les méthodes et postures innovantes qui y sont employées n’ont de sens que si elles sont choisies en fonction de la problématique et du projet. Au fil de nos recherches, voici notre boîte à inspirations des approches qui nous ont le plus marqué.

Et si la nature avait déjà tout compris ? En innovation, elle semble être un vivier inépuisable d’inspiration pour créer des solutions durables et efficaces. Observez-la. Inspirez-vous auprès d’elle avec ce qui se trouve déjà sous votre nez ou allez au-delà en faisant appel au biomimétisme (imitation des processus mis en œuvre par la nature).

Le vol d’un oiseau ? Il inspire le déplacement d’un robot conçu entre l’avion et l’oiseau planeur. Le motif singulier de la peau de requin ? Il a permis de développer une feuille plastique antibactérienne « Sharklet » utilisée sur diverses surfaces de contact. Les papillons ? Leurs ailes transparentes ont inspiré des panneaux solaires ultra-performants. Même les moustiques ! Figurez-vous que la forme conique de leur trompe a inspiré la création d’aiguilles médicales qui réduisent la douleur lors des injections. Alors, prêts à observer ce qui vous entoure différemment ? Et si vous intégriez des experts en biologie dans vos équipes de R&D ?

Esprit reset. Pour innover, il faut parfois rompre avec ce dont on a l’habitude et déconstruire un domaine, un principe, un objet. C’est ce qu’on appelle la méthode disruptive qui va venir révolutionner un marché ou un secteur. Face à l’enjeu des déchets : s’attaquer au problème des emballages alimentaires ? Des start-ups développent des emballages à base d’algues comestibles, comme les capsules d’eau comestibles qui remplacent les bouteilles en plastique lors d’événements sportifs. Face au secteur de l’habillement : comment économiser l’eau des lavages et renforcer la durée de vie d’un vêtement ? Les habits « auto-nettoyants » utilisent des fibres infusées d’ions d’argent ou d’huile de menthe poivrée pour réduire les bactéries responsables des odeurs, donc limiter les besoins en lavages. Il s’agit toujours d’identifier les besoins non satisfaits des consommateurs ou les marchés négligés, puis de créer une solution radicalement différente.

Les pays riches et développés n’ont pas le monopole de la pensée innovante. Connaissez-vous la méthode d’innovation inversée ? Il s’agit d’importer des solutions développées dans les pays émergents pour les adapter aux marchés développés. Par exemple, les appareils d’électrocardiogramme portables à bas coût conçus en Inde sont utilisés dans les cliniques rurales en Occident. Analyser les innovations dans des contextes de ressources limitées permet de changer de perspective et de faire preuve d’humilité.

Enfin, associer design thinking (méthode de résolution de problèmes basée sur la compréhension des besoins des utilisateurs) et sémiologie (science qui étudie les systèmes de signes) peut donner une nouvelle profondeur aux projets innovants. Le design thinking explore des solutions centrées sur l’humain, tandis que la sémiologie décrypte les signes et les symboles qui donnent du sens. Ensemble, ils permettent de créer des expériences pertinentes, chargées de signification, qui résonnent vraiment avec les utilisateurs.

Micro-interview – Le point de vue d’un responsable innovation

Comment Pionniers approche l’innovation dans le cadre du Connecteur ?

Benjamin Capilla : Le programme Pionniers est à l’origine inspiré de l’open innovation, c’est-à-dire l’intelligence collective qui fait écho à la mission du Connecteur de créer du lien et des valeurs. Pour répondre à des problématiques d’entreprises du territoire, Pionniers se base sur le partage entre les étudiants (le prisme de personnes de 20 ans) et les professionnels (leur expérience).

Les méthodes possibles d’innovation sont vastes et variées. Comment les intégrez-vous au programme Pionniers ?

Benjamin Capilla : Au-delà de l’open innovation, pendant les 2 mois que dure un projet Pionniers, nous hybridons les méthodes pour tirer profit de chacune selon le sujet et les besoins. Nous connaissons chacune de ces méthodes d’innovation et, dans une approche de pear to learning, nous mettons cette boîte à outils à disposition des participants. Cette agilité est essentielle.

Pionniers ne se contente pas de proposer un process d’innovation, il place les étudiants dans une posture. Pouvez-vous nous en dire plus sur votre réflexion sur la posture ?

Benjamin Capilla : Innover est en effet une manière de voir le monde. C’est une expérience entrepreneuriale, que les futurs professionnels deviennent des créateurs d’entreprises ou des collaborateurs en entreprise. Il leur sera demandé d’être créatifs et innovants. Dans tous les cas, il s’agit de créer de la valeur.

Comment résumeriez-vous l’état d’esprit d’innovation à la sauce Pionniers ?

Benjamin Capilla : Cultive ta différence. (tes valeurs) Deviens la référence. (générer de la valeur en créant quelque chose qui te ressemble) Et reste affamé. (installer la performance et garder l’envie d’innover)

Conclusion : Faire de l’innovation une posture et un réflexe du quotidien

N’attendez pas un « grand projet » pour innover, mais intégrez des micro-innovations dans vos pratiques quotidiennes. Et surtout, changez votre regard sur ce qui vous entoure et sur la vie pour ouvrir de nouveaux champs des possibles. L’innovation est plus à portée de vous que vous ne l’imaginez !

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